29/12/2007

Traversée Pto Montt - Pto Natales

Après une traversée de 4 jours entre Puerto Montt et Puerto Natales à bord du ferry M/N Evangelistas de Navimag, nous voilà enfin arrivés à Puerto Natales, en Patagonie chilienne. La traversée fut splendide et les paysages de fjords, montagnes et glaciers se jetant dans la mer rencontrés ont amplement répondu à nos attentes. Le temps fut parfait les deux premiers jours, un peu de vent mais un ciel bleu sans nuages et une mer très calme puisqu'abritée par de nombreuses îles et péninsules. Nous avons alors eu l'occasion de voir quelques dauphins, non loin du bateau.
Départ de Puerto Montt Le volcan Osorno, à gauche Paysages patagoniens
Nous avons ensuite rejoint la pleine mer et le Pacifique pour traverser le redouté golf des Peines. Contre toute attente, la mer est restée très calme, à peine une petite houle pour nous bercer. Les deux derniers jours furent malheureusement beaucoup plus mauvais au niveau du temps, les nuages envahissant le ciel, la brume masquant les sommets, et la pluie étant parfois de la partie. Malgré tout, la traversée est restée très agréable et nous nous sommes occupés comme on pouvait, notamment avec nos amis australiens rencontrés à Puerto Montt. Bien que les paysages aient été le plus souvent masqués par le brouillard, les canaux que nous avons empruntés sont devenus de plus en plus impressionnants, se rétrécissant et devenant bordés de montagnes coiffées d'imposants névés et glaciers, desquels de magnifiques cascades descendaient jusqu'à la mer. Nous avons ainsi pu voir quelques magnifiques aperçus du Campo de Hielo Sur, un immense glacier s'étendant sur des centaines de km du nord au sud. Au passage d'un détroit impressionnant par son étroitesse, nous avons à nouveau pu observer quelques dauphins et, peu après, une petite colonie de lions de mer, tranquillement allongés sur un petit ilôt.
Arrivée dans le Golf des Peines
Le détroit des Anglais Le petit village de pêcheurs de Puerto Eden Cascades descendant du Campo de Hielo Sur Un bras du Campo de Hielo Sur
Nous avons malheureusement fini par rejoindre la terre et la petite ville de Puerto Natales, mais notre arrivée fut pour le moins mouvementée. En effet, un vent violent s'étant mis à souffler sur toute la baie, le ferry n'a pas pu accoster avant de nombreuses heures, et nous avons du patienter jusqu'à ce que le vent se calme, dans la soirée, avant de pouvoir débarquer. Pendant ce temps, le ferry tournait inlassablement sur lui-même, à quelques encablures seulement du port, de quoi nous donner le tournis ! Cette traversée nous aura en tout cas permis d'avoir un aperçu des canaux, des fjords et des terres désolées et complètement inexplorées de la Patagonie, côté Pacifique, ce que nous n'aurions pas eu l'occasion de voir autrement. Prochaine étape, la Terre de Feu et Ushuaïa, où nous allons passer le réveillon du Nouvel An dans la ville la plus au sud du monde !

22/12/2007

Joyeux Noël !

Et oui, même si on est à l'autre bout du monde, on pense à tous ceux qui vont fêter Noël en France ! Pendant que vous serez en train de vous goinfrer lors de gargantuesques repas de famille, ayez une petite pensée pour nous, qui serons sur le bateau qui doit nous mener en Patagonie, probablement assez mal en point à cause de la houle du Pacifique, rarement clémente en ces latitudes... Avec un peu d'avance, nous vous souhaitons donc tous les 3 un joyeux Noël à tous, passez de bonnes fêtes, et gardez nous en un tout petit peu pour notre retour fin janvier !
Joyeux Noël !

21/12/2007

Valparaiso - Viña del Mar

Après Santiago, nous nous sommes rendus au port tout proche de Valparaiso. Valparaiso, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, est célèbre pour son architecture et ses maisons à multiples étages qui s'empilent sur les flancs des collines (Cerro) surplombant le bord de mer. Valparaiso est aussi célèbre pour avoir été de nombreuses années durant la ville de Pablo Neruda. Le port, dont l'activité était maximale au début du siècle dernier, avant la création du canal de Panama, puisqu'il était sur la route du Cap Horn, abrite aujourd'hui encore de nombreux cargo et porte-container. Pour monter au sommet des Cerro où se trouvaient leurs habitations, les valparaisiens construisirent de nombreux ascenseurs, qui fonctionnent aujourd'hui encore après plus de 100 ans d'activité, essentiellement pour les touristes.
Un ascenseur
Vue sur le port du sommet du Cerro Santa Maria
Architecture typique de Valparaiso Palacio de Bellas Artes
De Valparaiso, nous nous sommes également rendus à Viña del Mar, station balnéaire toute proche. Comme Viña del Mar est la plage la plus proche de Santiago, c'est une ville excessivement riche, où doivent se rendre souvent les chiliens huppés de la capitale. Cette ville nous a beaucoup fait penser à des villes de la Côte d'Azur comme Cannes ou Nice, avec casino et grands hôtel, en beaucoup moins joli quand même, et avec l'inconvénient que le Pacifique est très froid à cet endroit là, du fait du courant de Humboldt. Nous ne nous sommes donc pas vraiment attardés sur place, les prix nous ayant vite fait fuir !
Palacio Vergara, dans le parc du même nom
De retour à Valparaiso, nous avons eu le plaisir d'expérimenter les secousses sismiques si fréquentes dans toute cette région. Bien que les secousses qu'on a ressenties étaient assez faibles par rapport à ce que les gens d'ici ont l'habitude de subir, elles étaient largement assez fortes pour faire les gros titres des journaux télévisés en France ! Après cette semaine de transition autour de Santiago où il faut bien reconnaître que nous n'avons pas fait grand chose à part profiter du beau temps, nous sommes impatients de rejoindre la Patagonie. Nous partons demain soir en bus pour Puerto Montt, puis nous embarquons lundi matin pour 4 jours de traversée en mer qui nous amèneront jusqu'à Puerto Natales, aux portes du fabuleux Parc Torres del Paine. Si le beau temps est de la partie, les paysages de fjords et glaciers que nous devrions voir depuis le bateau promettent d'être fantastiques !

Santiago

Santiago, la capitale chilienne, n'a rien à envier à ses homologues européennes comme Madrid ou Paris. Rien à voir avec Lima ou La Paz, la ville est hérissée de gratte-ciels et immeubles en tout genre (visiblement les tremblements de terre incessants dans la région ne leur font pas peur !) et traversée par d'immenses avenues bordées d'arbres. Elle compte aussi de nombreux parcs et espaces verts. Si vivre ou étudier à Santiago doit être très sympathique, nous avons de notre côté assez vite fait le tour des centres d'intérêt de la ville. Nous nous sommes baladés dans le centre, où nous avons pu constater que les chiliens étaient décidément très riches, au vu par exemple de leurs voitures et de la façon dont ils s'habillent ! Nous sommes ensuite montés au Cerro Santa Lucia, au sommet duquel un petit fort surplombe la ville.
Palacio de la moneda, où eut lieu le coup d'état du général Pinochet en 1973
Montée au Cerro Santa Lucia
Vue sur la ville
Nous sommes également montés au sommet du Cerro San Cristobal, grande colline qui surplombe les quartiers riches de la ville, et où semblent se rendre les locaux pour profiter de leur dimanche. Au sommet se trouvent de nombreux restaurants chics, 2 piscines, une grande vierge qui domine la ville, et de nombreux parcs et espaces verts. Pour y monter, nous avons pris un funicalaire qui semblait dater d'une centaine d'années, notamment sans aucun câble de sécurité... Pas vraiment très rassurant ! Pour se déplacer ensuite au sommet du Cerro, nous avons eu le plaisir d'emprunter un téléphérique, des oeufs comme on les appelle par chez nous ! Ça nous a paru assez surréaliste de monter dans des oeufs par 30ºC dehors, au dessus de la végétation, alors qu'on est habitués à les prendre seulement au dessus des pistes de ski...
Le téléphérique de San Cristobal
Vue depuis le sommet du Cerro
Finalement, même si nous n'avons pas trouvé un intérêt énorme à Santiago, nous avons tout de même apprécié le temps que nous y avons passé, puisque cela nous a permis de nous reposer un peu après l'agitation de la Bolivie, et tout ça sous un chaud soleil au milieu du mois de Décembre, pas de doute, il y a pire...

15/12/2007

San Pedro de Atacama

On aurait pu intituler ce post "San Pedro ou l'incroyable retour à la civilisation". Indéniablement, et d'autant plus après le salar, la Bolivie est inoubliable mais quel plaisir de retrouver des routes asphaltées avec des rails de sécurité dans les virages de montagne. Nous voilà à présent au Chili et plus précisement à San Pedro de Atacama. Le pays est plus riche que son voisin du nord-est et c'est avec joie que nous retrouvons un peu de confort. A part ça, San Pedro laisse un petit goût amer après les splendeurs de la Bolivie, nous avons eu à plusieurs reprise l'impression de revivre une pâle copie du Salar, mais de bonnes surprises subsistent encore. L'une d'entre elles est Alain Maury. Alain Maury est un français passionné d'astronomie. Il a longtemps travaillé dans les équipes de détection des astéroïdes en france avant de partir pour les Etats Unis. Après un séjour en Californie, il part observer et photographier les étoiles au Chili. Aujourd'hui, il a monté sa propre agence et montre les différentes étoiles, constellations, nébuleuses, amas d'étoiles et galaxies aux touristes de passage (dont Cameron Diaz !). Nous avons passé une nuit en compagnie de cet homme passionné et passionnant. Les deux heures d'observations sont passées très vite, la qualité des observations et des commentaires fut un grand plaisir.
Photo de la lune (prise avec nos appareils !)
San Pedro est une oasis au milieu du désert le plus aride au monde (c'est le seul sur Terre où l'on peut trouver des zones entières dépourvues de bactéries). Il pleut très rarement ici mais les précipitations conséquentes et l'inlassable travail d'érosion du vent ont façonné des paysages lunaires dans les environs. Nous sommes partis dans la Valle de la Luna pour le coucher de soleil. Nous avons pu visiter la Valle de la Muerte avant d'arriver au mirador.

Paysage Atacamenien

La Valle de la Muerte avec Laurence et Tristan
Le Licancabur, encore et toujours ...
Le lendemain, nous sommes allés voir les Geysers de Tatio. Pour cela nous sommes passés par une agence. Le tour a très bien commencé avec seulement 45 min d'attente à 4h du matin dans le froid (on sent encore que la Bolivie est toute proche). Puis nous sommes parvenus à des premiers "Geysers" ou plutôt fumerolles. Mais apparement notre guide était préssé de nous faire partager l'incroyable petit déjeuner composé d'une tasse de thé et d'un sandwich (deux tranches de pain et une de fromage). Nous avons donc passé seulement 10 min au milieu d'un champs de fumerolles, avant d'entendre de la bouche du guide : "Allez Chicos, c'est l'heure d'aller à la piscine". Apparement on était les seuls choqués, car évidement quant on est un touriste qui se respecte on paie pour une visite de geyser pour passer son temps à faire trempette dans de l'eau thermale avec un masque de boue sur la tête. C'est donc seuls que l'on est allé voir les vrais Geysers, ceux à plus de 40 secondes de marche (un obstacle majeur dans la norme des tour atacameniens). Les projections d'eau étaient au rendez-vous, enfin nous avons pu admirer les geysers les plus hauts (en altitude pas en hauteur de jet) de la planète.
Geyser du Tatio

Le tour était fini pour nous mais nous ne le savions pas encore. En effet, la suite du tour consistait en une succession d'arrêts inutiles et surfaits dont le plus grotesque fut le tout dernier où on nous a laché dans un village aseptisé construit de toute pièce pour les gringos où le seul intérêt était d'acheter à prix d'or une vulgaire brochette de Llama (n'oublions pas qu'il s'agissait d'une visite de Geyser à la base).

Après le Salar et les somptueux paysages boliviens, autant dire qu'on a été plus que déçus par San Pedro, qui ne présente que très peu d'intérêt à nos yeux. Heureusement, ce n'était qu'une courte étape de transition avant la deuxième partie de notre voyage en Amérique du Sud. En effet, nous prenons le bus ce soir pour Santiago, la capitale chilienne, nous quittons les Andes péruviennes et boliviennes, et nous devrions être en Patagonie dans moins de 10 jours, en espérant que ce sera moins surfait qu'ici ! On va enfin goûter au confort réputé des bus chiliens, pour le prix on est effectivement en droit de s'attendre à beaucoup mieux qu'en Bolivie !!

Volcan Licancabur

Le Volcan Licancabur est un volcan éteint, situé à cheval sur la frontière boliviano-chilienne. Du côté bolivien, il surplombe les Laguna Verde et Blanca, alors que du côté chilien il domine l'immense plaine qu'occupent le désert d'Atacama et la petite ville de San Pedro. Le Licancabur a pas mal fait parler de lui ces dernières années puisqu'il a été et continue d'être le siège de nombreuses expérimentations de la part de la Nasa. En effet, les conditions dans son cratère de température et de quantité d'oxygène présent dans l'air se rapprochent beaucoup de celles à la surface de Mars. La Nasa se rend donc tous les ans sur place pour perfectionner ses instruments et ses méthodes pour détecter la vie dans de telles conditions. C'est une très bonne opportunité pour les collectivités et guides locaux, qui se retrouvent embauchés dans ces vastes projets. Ainsi, la Nasa s'est rendu sur place en mars dernier, et a notamment effectué une mesure précise de l'altitude du sommet du cratère, dernière mesure en date : 6004m ! C'est donc bien à un 6000m que nous nous attaquons !
Le Volcan Licancabur, vu depuis la Laguna Verde à ses pieds

La Laguna Verde, magnifique petite lagune verte, comme son nom l'indique, doit sa couleur aux éléments chimiques présents dans ses eaux, comme l'arsenic et le manganèse. Ça ne donne pas vraiment envie de se baigner ! Avant de nous attaquer au Licancabur, après que notre chauffeur nous ait déposé au refuge, nous passons l'après midi à nous reposer tranquillement au bord de la Laguna Blanca. Nous faisons la connaissance d'un drôle de personnage, Martin, un suisse assez âgé qui a passé sa vie à voyager et à marcher dans tous les pays du monde, et plus particulièrement dans les Andes. Martin connaît la région par coeur, il fut l'un des premiers étrangers à s'aventurer dans le salar dans les années 80, tout seul et à pied... Il a notamment collaboré avec des personnes comme Nicolas Hulot, lors de son passage pour tourner un documentaire dans la région. Aujourd'hui, il continue de se balader dans le coin, toujours tout seul avec son appareil photo. Les locaux, très superstitieux, pensent même qu'il a pactisé avec le diable, appelé ici le Tío, pour pouvoir se promener ainsi, toujours tout seul. En tout cas, Martin sait énormément de choses et aime à le faire partager, encore une rencontre que nous ne sommes pas prêts d'oublier...

Pour en revenir au Licancabur, après une nuit glaciale, nous nous levons très tôt, avant 4h du matin, pour entamer la longue ascension. Laurence est malheureusement malade (dernier souvenir de Bolivie...), c'est donc à 3, accompagnés de notre guide Séraphin, que nous partons de l'altitude de 4550m. Séraphin est très professionnel (c'est si rare en Bolivie !), et nous le montre rapidement en nous demandant de ne pas parler pour ne pas nous essoufler inutilement. Il tient le compte de ses ascensions du Licancabur et semble en être à un peu plus de 400, rien que ça... On se croirait presque engagés dans l'armée bolivienne ! Après 1h de marche dans la nuit glaciale, le soleil se lève tout doucement dans notre dos, nous offrant de somptueuses couleurs sur la Laguna Verde.

Lever du soleil sur la Laguna Verde

Nous remontons de grandes pentes d'éboulis, mais le chemin est très bien marqué et il n'y a donc aucune difficulté autre que l'altitude.

Montée dans les éboulis

Après plusieurs heures de marche, nous atteignons l'altitude fatidique de 5600-5700m. Aux dires de Martin, il semble y avoir un palier important à cette altitude, qui fait qu'on l'appelle parfois la ligne de vie, puisqu'au delà la vie n'est pas durablement possible pour l'homme. Malheureusement, Tristan ne se sent pas très bien et est contraint de faire demi-tour, pourtant si près du but. C'est donc seulement à 2 que nous continuons l'ascension, toujours avec Séraphin bien sûr, qui lui semble pouvoir monter sur les mains et en apnée sans que cela lui pose de problème... Ces gens là ne sont pas vraiment tout à fait comme nous !! Les derniers mètres qui nous séparent du sommet sont interminables, et même si nous nous sentons plutôt bien, nous ressentons les effets de l'altitude et chaque pas est difficile. Nous finissons cependant par atteindre le sommet vers 10h, après un peu plus de 5h de marche, et sommes récompensés de nos efforts par une vue incroyable, et par le fait d'être montés à plus de 6000m ! On l'a fait !!!

Laguna Verde et Laguna Blanca, vues depuis le sommet

Le cratère voisin du Julieques

La photo au sommet

Après avoir repris notre souffle en prenant des photos, nous décidons de descendre jusqu'a la petite lagune abritée par le cratère, et dont les eaux sont encore chauffées par les derniers souffles d'activité du volcan. Des efforts supplémentaires à plus de 6000m d'altitude, mais ça vaut le coup ! Non loin de la lagune, nous tombons nez à nez avec une sorte de moustique qui a l'air de vivre là... On aimerait pas qu'il nous pique parce qu'il doit être sacrément costaud pour survivre à une altitude pareille !

Lagune au fond du cratère du Licancabur

Après un peu plus de 45mn passés au sommet, le mal de tête du à l'altitude commence à nous faire souffrir et nous prenons donc le chemin du retour. Nous ne descendons pas par le même itinéraire qu'à l'aller et empruntons un chemin beaucoup plus direct : tout droit dans les pentes d'éboulis. La descente est épuisante mais très rapide, nous retrouvons Tristan tout en bas après moins d'une heure et demi de marche. Il ne nous reste plus qu'à rejoindre le refuge pour pouvoir faire une sieste bien méritée !

Le lendemain matin, nous traversons la frontière en direction de San Pedro de Atacama et faisons nos adieux à la Bolivie. Bien que l'on ait été pas mal déçus par l'accueil de la population et par les tentatives d'arnaques bien trop fréquentes, on aura été marqués par la beauté des paysages rencontrés, du lac Titicaca au Volcan Licancabur, en passant par le Far West à Tupiza et l'éclatante beauté du salar. Voyager en Bolivie nous a paru assez difficile, mais pas de doute, on aura été grandement récompensés des efforts consentis !

14/12/2007

Los Lipez

Nous quittons San Pedro de Quemez au petit matin, étant donné qu'une grosse journée de route (ou plutôt de piste défoncée...) nous attend. Nous prenons donc la direction du grand Sud et de la région de Los Lipez, frontalière avec le Chili. Nous commençons par traverser un autre petit salar, le salar de Copoisa, puis nous passons au pied du volcan Ollague, qui culmine à un peu moins de 6000m et est encore actif, comme en témoignent les fumerolles qui s'échappent continuellement de son cratère (il paraît d'ailleurs que ce volcan a eu un regain d'activité important lors du tremblement de terre qui a frappé le nord Chili il y a quelques semaines).
Volcan Ollague
Nous reprenons ensuite la route, et après avoir traversé pendant des heures des paysages magnifiques, désolés et balayés par les vents, nous atteignons la Laguna Cuñupa vers midi, où nous déjeunons. Cette magnifique petite lagune bleutée, entourée de sommets, est peuplée de flamants roses qui se laissent facilement prendre en photo pour notre plus grand plaisir. Pendant le repas, nous aurons un sympathique visiteur, un joli petit renard très peu craintif et apparemment amateur de pommes !

Laguna Cuñupa

Flamants roses andins

Nous reprenons ensuite la route, et après avoir passé de nombreuses lagunes, toutes plus jolies et colorées les unes que les autres, nous descendons dans une grande plaine désertique, au milieu de laquelle se dresse le fameux Arbol de Piedra, curieuse formation géologique sculptée par les vents.

Une autre lagune, sur le chemin de l'Arbol de Piedra

Une vigogne, animal cousin du llama et protégé

L'Arbol de Piedra

Nous nous dirigeons ensuite vers la Laguna Colorada, probablement la plus belle de toutes celles qu'on ait vues, immense lagune de toutes les couleurs, et avec en particulier une teinte rouge vif. Cette couleur est due à la présence de plancton et micro-organismes dans ses eaux peu profondes, dont se nourrit l'abondante colonie de flamants roses qui la peuple.

Laguna Colorada

Après avoir admiré cette somptueuse lagune pendant un bon moment, nous gagnons notre auberge, toute proche. Le lendemain matin, nous partons très tôt, avant le lever du soleil, vers 4h30 du matin, pour gagner le champ de geysers de Sol de Mañana, qui s'observent le mieux justement lorsque la lumière est rasante. En réalité, ce ne sont pas vraiment des geysers, mais plutôt des fumerolles, puisqu'aucune eau ne jaillit du sol, mais bien de la vapeur d'eau très chaude et à haute pression. Le site n'en est pas moins impressionnant !

Fumerolles de Sol de Mañana

Nous repartons ensuite pour la toute dernière partie de notre circuit, qui doit nous conduire au pied du fameux Volcan Licancabur, aux bords des Laguna Blanca et Verde. Avant de nous séparer de notre chauffeur, nous prenons un bain dans des eaux thermales, chauffées à une température proche de 30ºC, le tout à près de 4600m d'altitude. Se baigner à une telle altitude, au pied du Licancabur, faut avouer que c'est plutôt sympa ! Par contre, vu le froid ambiant (il fait en dessous de 0ºC), il vaut mieux ne pas trop traîner lorsque l'on décide de sortir ! Après un copieux petit déjeuner, notre chauffeur nous dépose à un refuge tout proche, sur les rives de la Laguna Blanca, où nous passerons les 2 prochaines nuits, avec pour objectif bien sûr l'ascension du Licancabur !

La Laguna Blanca au coucher du soleil, vue depuis notre refuge

Volcan Tunupa

Après avoir passé la nuit dans notre petite auberge au milieu du salar, au pied du volcan Tunupa, nous nous levons assez tôt, réveillés par la lumière du soleil toujours aussi éclatante en ces lieux, et partons en direction du volcan avec pour but d'atteindre un mirador situé sur ses flancs, duquel la vue promet d'être magnifique.
Volcan Tunupa, vu depuis le Salar en contrebas
Après une petite heure de marche, nous atteignons donc ce mirador sans problème, à quelques 4200m d'altitude.
Vue depuis le mirador, à 4200m
Montée vers le Tunupa
Comme prévue, la vue est incroyable, mais, voyant la cime du volcan quelques centaines de mètres seulement plus haut, nous ne pouvons en rester là et décidons, un peu sur un coup de tête, de mener l'ascension du volcan à son terme. Bien que cela n'ait pas du tout été prévu comme cela au départ, notre chauffeur, toujours aussi flexible, n'y voit pas d'inconvénient à condition que l'on fasse l'aller retour jusqu'au sommet suffisamment rapidement pour ne pas prendre trop de retard sur le programme de la journée (nous avons encore beaucoup de route en perspective dans l'après midi). Tristan décide lui aussi de venir, et nous nous mettons donc tous les 3 en marche très rapidement, presque au pas de course. Pressés que nous sommes, et malgré un cheminement rendu assez difficile par de grandes pentes couvertes d'éboulis, nous réalisons les 650m qui nous séparent du sommet en moins d'une heure et demi, le tout pourtant à plus de 4500m d'altitude, aussi haut que le Mont Blanc ! Pas de doute, notre acclimatation est très bonne ! Nous voilà donc au sommet, à 4850m d'altitude, peu avant midi. La vue est incroyable, et, si nous sommes un peu épuisés par notre montée à tombeau ouvert, nous ne regrettons pas du tout d'avoir ajouté cette ascension au programme !
Vue sur le cratère du volcan, depuis le sommet
Vue sur le salar, depuis le sommet
La photo au sommet du Tunupa
Il ne nous reste plus qu'à redescendre jusque tout en bas. Si les pentes d'éboulis nous permettent de dévaler rapidement jusqu'au mirador, nous devons ensuite terminer la descente en footing le long du sentier qui nous ramène jusqu'à Bernardo et Laurence. Après à peine plus d'une heure, nous sommes tout en bas et pouvons savourer un déjeuner bien mérité !
L'après-midi, nous reprenons notre route dans le 4x4 en direction de l'Isla Incahuasi, magnifique petite île hérissée de cactus située en plein milieu du salar. Le temps de prendre rapidement quelques superbes photos des cactus avec le salar au loin derrière, et nous repartons en direction du Sud.
L'Isla Incahuasi
Nous finissons peu de temps après par quitter définitivement le salar, et nous nous retrouvons sur une piste défoncée qui doit nous conduire à San Pedro de Quemez, où nous allons passer la nuit. En chemin, nous faisons une dernière halte pour visiter une grotte très particulière, la Gruta de los Galaxias. Dans cette grotte, on se croirait vraiment au coeur d'un nid d'aliens, sortis tout droit des films de Ridley Scott.
Gruta de las Galaxias
Nous arrivons pour la tombée de la nuit à San Pedro de Quemez, petit village situé en dehors des circuits classiques du salar, et nous n'avons donc aucune difficulté pour trouver une auberge où passer la nuit. Le lendemain, direction plein Sud et la région désolée de Los Lipez !