31/03/2008

Bhaktapur

Apres Katmandou et Patan, il ne nous restait plus qu'a voir Bhaktapur pour avoir fait le tour des trois anciens royaumes de la vallee. Bhaktapur est une ville bien plus petite que ses deux rivales. Elle a ete splendidement restauree par un projet finance par les allemands durant les annees 60, et elle est aujourd'hui fermee a la circulation pour proteger son patrimoine architectural, ce qui signifie que seuls les tracteurs, motos, velos, et voitures exceptionnelles ont le droit d'emprunter ses ruelles... La ville semble, sous bien des aspects, hors du temps, et elle a su conserver une allure de petit village medieval, certes envahi de touristes, ou vivent encore des communautes de potiers, sculpteurs sur bois, et tisserands qui perpetuent des traditions seculaires. Les rues pavees relient une succession de temples, de cours et d'impressionnantes places, dont la traditionnelle Durbar Square, qui est tout de meme moins riche que celles de Patan ou Katmandou, mais cela est compense par la superbe place Taumadhi Tole a laquelle elle est reliee.
La Durbar Square de Bhaktapur Porte d'or : entree du palais aux 55 fenetres
Deux somptueux temples occupent Taumadhi Tole, le temple de Bhairabnath, dedie a l'effrayant Bhairab, manifestation de Shiva, et le temple de Nyatapola a 5 etages, dedie lui a Siddhi Lakshmi, probablement le plus beau de la vallee. Un couple de gardiens encadre chaque niveau de l'escalier d'acces, et chaque couple est cense etre 10 fois plus puissant que celui qu'il surmonte. Ainsi on trouve au pied des marches deux feroces lutteurs Rajput, puis deux elephants, deux lions, deux griffons et enfin deux deesses. La mysterieuse Siddhi Lakshmi est quant a elle supposee contrebalancer les pouvoirs de Bhairab qui lui fait face sur la place.
Temple de Bhairabnath sur Taumadhi Tole... ... et l'effrayant dieu Bhairab en question Temple de Nyatapola Gardien Rajput au bas des marches, surmonte d'un elephant puis d'un lion
On a cependant pas besoin d'aller sur les grandes places pour voir de magnifiques temples ou sanctuaires, les petites rues en sont remplies, et des tresors de sculptures sur bois ornent les portes ou les etais de toits des maisons.
La fenetre au paon, magnifique scultpure sur bois
Entree d'un petit temple, superbement sculptee Poteries mises a secher au soleil
De Bhaktapur, nous nous sommes rendus au temple de Changu Narayan, dedie a Vishnu sous sa forme de Narayan, et classe a l'Unesco qui surmonte la ville du haut d'une colline. Ce fut l'occasion de faire le trajet sur le toit d'un bus, l'interieur etant completement bonde, en compagnie d'une dizaine d'autres nepalais. Eux semblent avoir l'habitude, mais pour nous, ce fut tres impressionnant : pas grand chose a quoi se tenir, le bus qui penche dans les virages ou a chaque montee, et le stress de devoir se pencher pour eviter les branches ou pire, les nombreux cables electriques qui traversent la route... La vue depuis le toit est, il faut le reconnaitre, splendide, et la campagne que nous avons traversee, occupee par de nombreuses rizieres en terrasse a compense notre incomfort ! Ayant survecu a ce trajet, non sans mal, nous avons pu admirer le temple de Changu Narayan, dont le principal interet reside dans ses etais de toit superbement ouvrages et les sculptures qui l'entourent, notamment celle de Vishnu au dos de sa monture, l'oiseau aile Garuda, qui figure d'ailleurs sur les billets de 10 Roupies nepalais.
Vue depuis le toit du bus !
Temple de Changu Narayan Etais de toit Sculpture de Vishnu chevauchant Garuda
Cette derniere journee de visite a conclu notre sejour dans la vallee de Katmandou. Nous partons demain matin pour Besisahar, point de depart de notre trek de 17 jours autour du massif des Annapurna. Une montee progressive s'etalant sur un peu plus d'une semaine nous fera atteindre l'altitude de 5400 metres au col du Thorung La, avant la longue redescente jusqu'a Pokhara. Ce trek devrait nous faire traverser de nombreux villages de montagne, nous permettant de decouvrir une autre facette du Nepal. Ce seront donc 17 jours coupes du monde, au milieu des montagnes et le long des vallees et rivieres, de quoi nous permettre de nous reposer apres un mois et demi tres occupe ! Ce seront aussi 17 jours sans post, a dans une vingtaine de jours donc !

29/03/2008

Patan

Toute proche de Katmandou, Patan constituait autrefois l'un des trois grands royaumes de la vallee. La ville possede, a l'instar de Katmandou, un patrimoine culturel consequent qui rappelle ce glorieux passe. Sa Durbar Square est encore plus riche que celle de Katmandou, signe que Patan dominait a une lointaine epoque ses deux grandes rivales. Le style d'architecture est le meme qu'a Katmandou, c'est le style newar. Patan a egalement de tous temps abrite une importante communaute bouddhique, qui coexiste sans aucun probleme avec le reste de la population hindoue. Signe de cette harmonie, de nombreux temples de la ville sont des lieux de culte pour les deux religions, et il n'est pas rare de voir des temples hindous entoures de moulins a prieres ou de statues de Bouddha. La ville est moins grande que Katmandou, encore plus tranquille, et il est tres agreable de s'y promener, sachant que chaque coin de rue abrite un temple ou un sanctuaire, et que les maisons s'organisent autour de superbes petites cours et jardins.
La Durbar Square de Patan Temple de Vishwanath, dedie a Shiva
Kwa Bahal, le temple d'or, lieu de culte bouddhiste
Mandala Kalachakra, illustration de la philosophie du Bouddhisme Tantrique
Temple de Mahabouddha (temple des Mille Bouddhas)... ... et moulins a prieres Temple de Rato Machhendranath, lieu de culte a la fois hindou et bouddhiste

28/03/2008

Katmandou

Katmandou, la capitale nepalaise, est a des annees lumiere de ce que peuvent etre les grandes villes indiennes. La ville est construite autour de la Durbar Square, ou se trouve le palais ou habitaient auparavant les rois de la cite. Ces puissants souverains y ont fait construire un nombre incroyable de temples, dans un effort dementiel visant a concurrencer les autres royaumes de la vallee de Katmandou qu'etaient Patan et Bhaktapur. Le patrimoine culturel et architectural de la vallee est, de fait, tres important. La principale difference avec les grandes villes indiennes est la tranquillite qui regne ici, en dehors du quartier surtouristique de Thamel ou agences et magasins de trekking, restaurants et hotels se disputent le devant de la scene. Les Nepalais sont accueillants, polis et respectueux, et l'hindouisme et le bouddhisme cohabitent dans la plus grande harmonie. Les Nepalais sont aussi physiquement tres differents des Indiens, moins fins et elances, beaucoup plus types asiatiques, et une forte influence tibetaine se fait ressentir.
La Durbar Square de Katmandou
Maju Deval, principal temple de la Durbar Square
Temple de Degutaleju, devant l'entree du palais
Nous avons passe plusieures heures a flaner dans la Durbar Square et a nous balader dans la vieille ville, admirant l'architecture newar qui caracterise les temples de la vallee : pagodes a plusieurs toits, faites de briques rouges et de bois. Certains temples sont meme construits avec le bois d'un seul arbre ! Au detour d'une ruelle, nous sommes egalement tombes sur une scene de culte hindou assez surprenante, le sacrifice d'un buffle en l'honneur de la deesse Kali. La tete du buffle avait ete coupee, et elle tronait aux pieds de l'effigie de Kali presente dans le temple, pendant que le buffle terminait de se vider de son sang sur le trottoir... Nous nous sommes ensuite rendus au stupa bouddhique de Swayambunath, qui domine la ville du sommet d'une colline, en haut d'un impressionnant escalier. Nous avons passe plusieures heures la haut a gouter l'ambiance bouddhique tibetaine, admirer les banderolles de drapeaux a prieres, et a faire tourner les moulins a priere, tout cela au son des mantras (prieres) et des chants de meditation tibetains, dont le plus celebre, le "om mani padme hum", qui signifie litteralement "salut au joyau dans le lotus". Un stupa est une sorte de grand dome circulaire, qui a l'origine etait cense abriter des reliques du Bouddha, surmonte d'une fleche a laquelle sont accrochees des dizaines de banderolles de drapeaux a prieres. La fleche est ornee de chaque cote de deux yeux separes par une sorte de point d'interrogation, qui represente le chiffre nepali 1, symbolisant l'unite de toute vie. De nombreux moulins a priere entourent le stupa, et chaque soir les pelerins en font le tour en les faisant tourner, toujours dans le sens des aiguilles d'une montre. Nous avons la haut fait la rencontre d'un adorable petit nepalais, Monis, avec qui nous avons discute un bon moment.
Grands escaliers de Swayambunath Le stupa de Swayambunath Les moulins a prieres Les drapeaux a prieres flottant dans le vent Le petit Monis avec Russel
Apres cette premiere experience bouddhiste, nous ne pouvions en rester la et nous sommes alles a l'immense stupa de Bodnath, situe un peu en dehors de la ville, en plein coeur du quartier tibetain ou de nombreux exiles se sont installes apres avoir du fuir leur pays. Le stupa est beaucoup plus grand que celui de Swayambunath, et au coucher du soleil tout le quartier vient ici tourner autour du stupa, dans un moment d'echange et de convivialite formidable. Nous nous sommes joints a ce courant humain, avons fait tourner les moulins a prieres comme tout le monde, et cela restera sans aucun doute une experience inoubliable. Le bouddhisme est bien plus facile a apprehender pour nous que ne l'est l'hindouisme, beaucoup moins complexe, et beaucoup plus accueillant, on se sent bien moins exclus.
L'immense stupa de Bodnath
Imposant moulin a prieres Le coucher de soleil autour de Bodnath
L'hindouisme reste cependant la religion officielle et la plus repandue au Nepal, nous nous sommes donc egalement rendus a deux remarquables temples hindous, dont le plus important, Pashupatinath, situe sur les berges de la Bagmati, une riviere sacree, ou de nombreux ghats de cremation sont utilises en permanence. L'interieur du complexe est ferme aux non hindous, mais on peut cependant l'observer de quelques terrasses amenagees pour les touristes de l'autre cote de la riviere. Enfin, nous avons visite le temple de Gokarna Mahadev, lui aussi un peu en dehors de la ville, dont l'interet reside dans les superbes sculptures qui l'entourent et realisent une veritable anthologie de la mythologie hindou. Une trentaine de dieux sont representes, des plus connus, Brahma, Shiva-Parvati ou Vishnu, a la deesse Ganga, qui donne naissance au Gange, en passant par Saraswati, la deesse des etudiants et du savoir. Nous avons bien sur fait une petite priere en son honneur, histoire d'avoir la chance de realiser une bonne these !
Le grand temple de Pashupatinath Cremation sur les ghats de la Bagmati
Saraswati, notre venerable deesse

24/03/2008

Lumbini

Nous voila donc au Nepal, pas mecontents d'avoir traverse la frontiere et change un peu d'air apres ces derniers jours assez fatigants. L'Inde nous a beaucoup plu, mais c'est parfois assez difficile d'y voyager, et il faut bien dire que nous avons un peu collectionne les galeres ces derniers temps. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment termine... Apres le passage de frontiere, nous avons pu tester notre premier bus nepalais, encore bien pire que tout ce qui se fait en Inde. Heureusement, le trajet jusqu'a Lumbini etait assez court, tout de meme deux heures pour faire 22 km... Des notre arrivee, nous avons ete frappes par la tranquillite du Nepal, l'accueil reserve aux touristes, la politesse et le respect des Nepalais. Lumbini est la ville ou est ne Siddharta Gautama, le Bouddha historique, vers 560 avt J.C. C'est donc un important lieu de pelerinage bouddhique, et autour des ruines marquant le lieu exact de sa naissance, toutes les communautes bouddhiques du monde ont entrepris ces dernieres annees la construction de temples, pagodes, ou autres stupas pour celebrer ce lieu sacre. On a ainsi pu voir toutes sortes de temples, des pagodes chinoises ou vietnamiennes a multiples toits, aux grandes pagodes birmanes, en passant par les stupas nepalais ou tibetains.
Lieu exact de naissance de Bouddha Sal, arbre sacre, avec d'innombrables drapeaux a prieres Grande stupa nepalaise Pagode birmane
Lumbini correspond en tout cas bien a l'image que l'on peut se faire du bouddhisme, un lieu tranquille, serein, ou des fideles du monde entier viennent mediter, la ou leur guide spirituel est ne, il y a de cela de nombreux siecles. Malheureusement notre enchainement de galeres n'etait pas encore termine, et alors que nous nous preparions a partir pour un long trajet de bus pour Katmandou, nous avons appris que les rebelles Maoistes, tres actifs au Nepal, avaient decide de bloquer toutes les routes du Terai (la partie sud du Nepal), empechant toute circulation vers la capitale. Comme ce genre de blocages peut aussi bien durer quelques heures que plusieurs semaines, et que les tensions semblaient bien parties pour s'amplifier, avec les elections nationales approchant a grand pas (elles sont prevues pour le 10 avril), nous nous sommes resolus a prendre un avion pour rejoindre Katmandou, evidemment beaucoup plus cher. L'avantage est que le trajet fut tres court, 40 mn au lieu des 8 heures requises pour effectuer les 250 km en bus, et qu'en plus nous avons eu de superbes vues sur l'Himalaya et le massif des Annapurna au loin tout au long du vol. Apres toutes ces peripeties nous sommes donc finalement arrives a Katmandou, capitale du Nepal, ou nous allons passer la derniere semaine precedant notre trek.

21/03/2008

Varanasi

Khajuraho - Varanasi, plus qu'un trait d'union ce voyage a ete un des episodes les plus eprouvants de notre voyage. 15 h de l apres midi, nous partons enfin de l hotel. Nous arrivons au bus stand. "Un bus neuf" nous y attend, il fait 50 degres dedans, tout le monde est en sueur et il n y a quasiment plus d espace libre. Le bus est a l'arret, on attend.
Nous partons enfin. Le bus met plus de 4 heures pour faire approximativement 100 kilometres et creve une fois en route. Au passage nous avons transporte 2 frigos, 4 bicyclettes, une cinquantaine de malles, et a peu pres 200 personnes dans un bus de 50 places assises. Arrives a Mahoba, ou nous devons prendre le train, on nous precise qu il n'y a pas moyen de manger, a part un paquet de chips datant de juillet 2007 et de l'eau minerale. Notre train doit arriver a 0h07, il arrivera une heure plus tard. Tout le monde parmi les occidentaux avait une place confirmee, nous devions nous memes a "100 % sur" avoir deux places confirmees, mais finalement on s est retrouve premier et second sur liste d'attente, ce qui signifie qu on est passe pas loin d'avoir un lit pour dormir mais que dommage il faudra faire sans. On monte dans le train et on va voir le controleur. Il se soucie peu de nous, le train est complet, les gens dorment a deux, a trois dans les lits une place, d autres dorment par terre au pied des lits. Les allees pour circuler sont inutilisables, des dizaines de personnes dorment a meme le sol. Il ne reste plus que les 2 metres carres devant les toilettes, avec le spectacle en plus. Mais la encore les gens dorment par terre, devant les toilettes, entre les deux wagons, la ou la place le permet. Nous restons debout une heure et demi face a la porte des toilettes qu il faut liberer toutes les 5 minutes pour satisfaire les besoins du petits dernier qui urine depuis le seuil de la porte sur le sol des toilettes. Nous changeons de wagon et forcons l entree dans les wagons beaucoup plus luxueux. On semble ne pas exister pour ces gens la. Il y a de la place par terre en face des toilettes encore. On s'installe tant bien que mal en faisant un dossier avec nos sacs. Il doit etre bientot 4h du matin, le bruit des cliquetis des rails, l'odeur des toilettes et un neon, nos nerfs ne se relachent pas. On trouve malgre tout un sommeil superficiel, les gens marchent sur nous pour aller aux toilettes, le sol est crasseux, degueulasse. On dort a cote du petit personnel, eux ont droit a des lits de fortune et a des draps, nous aux coups de pieds des gens, entre deux sommeils, a la demarche chaloupee. On se sent miserables, le petit dernier revient. Il a encore envie. Mais la sur le seuil de la porte des toilettes, les pieds a 5 cm de nos visages, il n y arrive pas. Alors sa mere lui mime un "Pschhhhhhhhhhhhh", ca marche, le gentil petit gamin pisse sur le sol alors qu on dort la ... Nous arrivons a Varanasi le lendemain avec 3 heures de retard. L'attente nous insupporte. On devait etre a Varanasi a 10h. On se jette dans un rickshaw direction l'hotel, essayer de recreer un environnement sur et calme. Il nous tarde de prendre une douche, de se laver de ce voyage. A Varanasi, les gens anticipent le Color Festival qui doit avoir lieu le lendemain. Un gamin nous lache une bombe de teinture alors qu'on passait a proximite. Les habits collent, apres la crasse, la chaleur humide des habits qui collent a la peau. On est tout bleu et au bout du rouleau. On nous perd dans Varanasi, notre chauffeur a disparu dans la foule alors qu'il nous montrait le chemin de l'hotel, inaccessible par auto. Nous voila, au milieu de nulle part dans un meandre de rues etroites ou se deversent excrements et ordures en tout genre. Les premiers instants a Varanasi sont durs. Puis un sentiment grandissant, un malaise de plus en plus grand. Ca commence par des attitudes decales, choquantes parfois. Les gens autour de nous nous semblent hermetiques. Les touristes restent sur la terrasse du toit de l'hotel a se demander a quelle heure ils iront chercher leur boulette. Les indiens, lorsqu ils ne sont pas paranos, sont bourres et incontrolables. Une decheance flotte dans l'air, on la prend pour soi, on se sent mal a l'aise, exclu, different. On va faire un tour pour la ceremonie nocturne, nous sommes les seuls, les autres restent a l'hotel a se tirer dessus a coup de pistolet a eau ou a consommer des "bang Lassy". Enfin le Varanasi que l'on attendait s'offre a nous, On passe devant un bassin de cremation, l'endroit nous impressionne enormement. Nous ne voulons pas mal faire, nous sommes un peu gauche en passant devant. On rejoint le bassin principal. On attend. Le soleil se couche et les egouts de la ville omnipresents deversent une nuee de betes en tout genre. Nous assistons au debut de la ceremonie mais les moustiques ont raison de nous, nous levons le camp.
Le Gange a Varanasi
Ceremonie nocturne en l honneur de la deesse Gange
Le lendemain, c'est color festival, des gamins, des hommes ivres et des touristes surexcites se jettent de la teinture dessus, partout et en tout lieu. Notre hotel fait honneur avec sa touche de decheance. Le festival consacre l'arrivee de la mousson, les gens fetent generalement ça dignement, s'amusent et rigolent beaucoup. A notre hotel un absolu d'immaturite a pris le dessus. Le restaurant est inutilisable, les habits sont dechires, la teinture n'est plus coupee a l'eau on se l'applique directement sur la figure, les plats volent en eclats, on ne peut pas dejeuner. Apres 10 min on se retrouve etre les deux seuls non colores. Encore une fois on est exclu de ce groupe de trentenaires defonces qui jouent comme des maternels. L'un d'entre eux, un indien puant l alcool, nous lance un "Not Clean", on est pris pour cible. On profite d une certaine latence pour s'enfuire, on passera l'apres midi dans la chambre. En dehors de l'hotel, protege des moustiques cette fois on rencontre trois femmes espagnoles et nous parageons ensemble la ceremonie au bord du gange, un peu de tranquillite. Le soir nous faisons la connaissance de deux anglaises, Lucy et Hariette. On decide de partir ensemble pour voir les Puja (ablutions) au lever du soleil. Enfin on rencontre des gens avec qui on peut avoir une vraie discussion, des centres d interets communs et partager la decouverte de cette ville mystique. Peut etre faut il croire que rester trop longtemps a Varanasi a des effets nefastes, je ne sais pas. Cependant la ville impressionne. Des dizaines de bassins les uns a la suite des autres donnent sur le gange.
Lever de soleil sur le Gange
Puja (priere matinale)

19/03/2008

Khajuraho

Nous avons donc quitte l'humidite et la chaleur etouffante du sud de l'Inde pour reprendre la direction du Nord. Un long voyage en train, l'un de nos derniers ici, nous a amene a la grande ville de Jhansi, sans grand interet et surpolluee, d'ou nous avons pu prendre un bus pour Khajuraho. En chemin, nous avons fait une courte halte a Orchha, connue pour son ancienne citadelle. Malheureusement, le site n'etait pas vraiment restaure et ne presentait pas un grand interet. Nous avons au moins eu l'occasion de tester ce que les indiens appellent le tempo, sorte de rickshaw partage : 15 personnes ca rentre dans un rickshaw, oui oui !
Ancienne citadelle d'Orchha
Nous sommes maintenant a Khajuraho, reputee pour les sculptures de ses multiples temples. Khajuraho est une petite ville tres tranquille de quelques 20 000 habitants, avec assez peu de circulation, et ou nous avons pu nous balader et explorer la campagne environnante avec plaisir a velo. Cette ville fut fondee par la dynastie des Chandelas, qui connut son apogee aux 10e et 11e siecle avant de tomber sous les coups de l'empire Moghol. Durant une courte periode de moins de 100 ans, ils construisirent ici pas moins de 85 temples, tous plus beaux et impressionnants les uns que les autres, laissant libre cours a leur genie artistique. Lorsqu'ils se sentirent menaces par les Moghols, ils abandonnerent Khajuraho, et la cite, de par son isolement, tomba dans l'oubli, envahie par la jungle. Elle fut redecouverte en 1838 par un soldat britannique, et elle est maintenant l'un des sites touristiques les plus importants d'Inde, sur la route d'Agra a Varanasi. Seuls 25 temples sont encore debout aujourd'hui, largement assez pour admirer tout le talent des artistes Chandelas. Les temples sont tous delicatement sculptes, interieur et exterieur, et de superbes fresques depeignent toutes sortes de scenes du quotidien des Chandelas, allant de scenes classiques d'hommes partant a la guerre, a des scenes beaucoup plus inhabituelles et plutot classees "hard" ! Pour sur, la societe Chandela semblait comporter bien moins de tabous que notre societe contemporaine. Le theme le plus represente est probablement celui de la feminite : des surasundaris (sortes de nymphes divines), aux nayikas (femmes mortelles), des personnages feminins sont presents sur presque toutes les fresques, dancant, se maquillant, se lavant, dans des postures souvent langoureuses et sensuelles, magnifiquement retranscrites dans la pierre, ou bien carrement dans des positions du Kama-Sutra, manifestement toujours tres occupees !
Temples hindous de Khajuraho
Temple Jain
Details des sculptures exterieures Fameuse fresque avec "la femme qui se maquille" "La femme en Sari" ! Scenes moins conventionnelles... Scene encore moins conventionnelle... visiblement lorsque les Chandela etaient a la guerre ils supportaient mal d'etre loin de leurs femmes ! Superbe statue de Vishnu a l'interieur d'un des temples
Khajuraho est indeniablement l'un des endroits que nous avons preferes en Inde, de par son calme, sa tranquilite, et la beaute incroyable de ses temples. Nous prenons maintenant le chemin de Varanasi, anciennement Benares, cite sacree de l'hindouisme traversee par le Gange. Ce sera notre derniere etape en Inde avant le Nepal !