Il n'est pas facile de se rendre à Ushuaïa, et il nous aura fallu un éprouvant trajet de 15h de bus depuis Puerto Natales, accompagné d'un non moins éprouvant passage de frontière pour enfin arriver en Terre de Feu, par delà le détroit de Magellan, jusqu'à la ville la plus au Sud du monde. Après avoir traversé des centaines de km de steppes désertes et balayées par les vents, la route passe au coeur des derniers contreforts andins pour déboucher dans une superbe baie sur le canal de Beagle, au pied des montagnes, et au centre de laquelle est construite Ushuaïa. La ville est, sans surprise, excessivement touristique, mais le site est superbe. Après avoir passé notre première soirée à boire quelques Guiness bien méritées en compagnie d'un groupe rencontré dans le bus (dont un mathématicien canadien, encore un !), nous partons à la découverte des environs. Nous commençons par une petite marche de quelques heures qui nous amène au glacier Martial (qui devrait d'ailleurs plutôt s'appeler le Névé Martial...), droit au dessus de la ville, et duquel une piste de ski descend l'hiver. D'en haut, la vue sur la baie est saisissante.
Vue sur Ushuaïa depuis le glacier Martial
Le lendemain, 31 décembre, nous passons aux choses sérieuses et partons pour la journée à la découverte du Parc National de Terre de Feu, situé à une douzaine de km d'Ushuaïa. Deux heures de marche rapide nous conduisent au sommet du Cerro Guanaco, à une altitude de 970m, évidemment tout petit par rapport aux 6000m de Bolivie, mais quand on part du niveau de la mer, forcément... La vue, qui s'étend sur tout le Parc, est magnifique.
Vue depuis le sommet du Cerro Guanaco
La baie d'Ushuaïa et le canal de Beagle
Le lago Roca et la frontière avec le Chili, au loin
Seul petit désagrément, le chemin qui monte au sommet traverse un véritable marécage... heureusement après Yunga Cruz, l'eau et la boue ne nous font plus vraiment peur... Après être redescendus, nous nous rendons dans la baie de Lapataïa.
Baie de Lapataïa
Là, la route nº3, qui débute à Buenos Aires, se termine face à la mer, en son point le plus au Sud.
Fin de la route n°3
Non loin de la baie, le sentier longe une vaste tourbière, qui ressort par ses vives couleurs rouges, avant de passer tout près d'une colonie de castors en activité. Les castors présents dans la région, d'origine canadienne, ont été introduits dans les années 70. Sans aucun prédateur naturel, ils ont pullulé et atteignent aujourd'hui le nombre spectaculaire de 70 000 têtes, bien plus que la population d'Ushuaïa, créant une véritable catastrophe écologique du fait des ravages qu'ils causent à la forêt. Ces castors sont des constructeurs hors pair, et les barrages, îles et lacs artificiels auxquels ils donnent naissance sont pour le moins impressionnants.
Tourbière au pied des Andes
Barrage de castors
Après avoir admiré leur oeuvre, nous rentrons à Ushuaïa passer notre réveillon en compagnie de voyageurs de toutes origines. Nous nous rappellerons ainsi longtemps d'avoir débuté 2008 alors qu'il faisait encore jour dehors... Le lendemain, après avoir récupéré de notre soirée un poil arrosée, nous partons en excursion rendre visite à une colonie de pingouins, située sur une île au milieu du canal de Beagle. La route qui nous mène au petit port d'où nous devons embarquer offre des vues magnifiques de paysages typiques de la Terre de Feu : immenses tourbières en formation, barrages de castors, arbres couchés par le vent...
Arbre couché par le vent
Lac artificiel de castors
Après une courte traversée, nous accostons sur l'île Martizo. Le spectacle est incroyable, nous marchons au milieu des pingouins et pouvons les approcher à moins d'un mètre. Deux espèces de pingouins vivent ici, dont le pingouin de Magellan, endémique à la Patagonie.
Pingouins de Magellan
Après une heure passée sur l'île à observer ces animaux si amusants, sortes de croisement entre l'oiseau et le poisson, nous finissons par repartir, ravis d'avoir pu les approcher de si près. Ushuaïa nous aura finalement beaucoup plu : même si la ville est très (trop !) touristique, la baie est magnifique et il y a assurément beaucoup de choses à voir alentour. C'était également notre premier contact avec l'Argentine et les argentins... rien à voir avec les chiliens, souvent froids et désagréables (sans parler du fait qu'ils ne parlent pas vraiment la même langue, le chilien devrait bientôt devenir une langue à part entière...), ici les gens sont très chaleureux, accueillants et sympathiques.
Aujourd'hui, nous avons fait nos adieux à la Terre de Feu et nous sommes de retour à Puerto Natales. Demain, nous partons pour 7 jours de trek à Torres del Paine. Nous espérons que le parc sera aussi grandiose que ce à quoi nous nous attendons, et que le temps, si changeant dans la région, ne sera pas trop mauvais... Pas vraiment envie de revivre un autre Yunga Cruz !
3 commentaires:
On vous envoie toutes les ondes positives possibles pour que vous n'ayez pas trop mauvais temps. Dernier gros trek sud américain, savourez, et on pensera bien à vous.
Dad
Et dire que pendant ce temps là j'étais à st gilles croix de vie ^^
Bonne année cousin :)
Yohann toute la famille se joint à moi pour te souhaiter, ainsi qu'à ton ami, une Excellente Année 2008 et une belle continuité dans votre voyage et évidemment de sublimes souvenirs à nous faire partager.Bisous de nous tous.
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