23/06/2008

Banteay Chhmar

Nous comptions a la base rester un petit peu plus longtemps a Siem Reap, mais nous etions finalement impatients de quitter cette ville si desagreable qui decroche haut la main le bolivien d'or d'Asie du Sud Est... Nous sommes donc partis en direction de Sisophon, ou nous comptions passer une nuit pour aller explorer le temple lointain et perdu dans la jungle de Banteay Chhmar. La route entre Siem Reap et Sisophon est tres curieusement l'une des plus mauvaises du pays, alors que c'est pourtant l'axe principal qui relie le Cambodge a la Thailande. Cela viendrait du fait qu'une certaine compagnie aerienne graisse la patte d'un eminent membre du gouvernement cambodgien afin que cette route delabree ne soit surtout pas refaite, alors que le bon sens voudrait que cela soit une priorite absolue... Le communisme a l'asiatique, ca fait decidement rever... En arrivant a Sisophon, nous nous sommes rendus compte que c'etait malheureusement une minuscule ville glauque et poussiereuse, ou personne ne parle anglais, et ou seuls quelques hotels miteux et chers pouvaient nous accueillir pour la nuit. On a donc decide de continuer notre route jusqu'a Battambang, meme si cela voulait dire 70 km de plus a faire le lendemain pour nous rendre a Banteay Chhmar. Nous avons fait le trajet de Sisophon a Battambang a la locale, dans la benne d'un pick up ou 500kg de riz, de grandes planches en bois, et une bonne douzaine de personnes avaient deja pris place avant nous. Ici, le concept "plus de place" n'existe pas, genial pour l'environnement, moins genial en terme de securite ! Le voyage s'est neanmoins passe sans encombre et nous sommes arrives a Battambang en milieu d'apres midi.
Pour rejoindre Banteay Chhmar le lendemain, nous avons choisi de continuer notre preparation pour le prochain enduro du Touquet en louant une moto chacun. Nous avions plus de 250km a faire (aller retour), dont 130 de piste au dela de Sisophon. Nous sommes donc partis tres tot, et en dehors des bus qui se croient seuls au monde et se permettent de doubler meme lorsque cela oblige tous les vehicules en face a se refugier dans le bas cote (au Cambodge, la seule regle qui existe sur la route est la loi du plus gros vehicule...), nous avons vite rejoint Sisophon. Ensuite, ce fut malheureusement beaucoup plus galere : une piste dans un etat lamentable, jonchee de trous et de bosses, ou souvent seul le bas cote etait a peu pret praticable pour nos petites motos. Comble de malchance, j'avais herite d'une moto sans aucun amortisseur, le trajet a donc ete delicat et plutot desagreable. Nous sommes tant bien que mal arrives a Banteay Chhmar vers midi, et nous avons ete recompenses de nos efforts. Les ruines sont superbes, completement envahies par la vegetation, et surtout il n'y a pas un touriste a des kilometres a la ronde ! On se prend un peu pour Indiana Jones, a la decouverte de ce temple perdu, ou de magnifiques linteaux sculptes reposent sous les branchages pendant que les visages d'Avalokiteshvara montent majestueusement la garde sur les vestiges de l'empire Khmer.
Le temple perdu de Banteay Chhmar
Prasat en ruines Les visages d'Avalokiteshvara montent la garde
Jolis linteaux perdus au milieu des decombres
Il etait ensuite temps de reprendre le long chemin du retour vers Battambang. En chemin nous avons fait un petit arret aux ruines de Banteay Top, situees non loin de la route, ou quelques prasat en ruines se dressent au milieu de superbes rizieres. C'est aussi ca le Cambodge, un pays qui se remet tout doucement des horreurs de la guerre civile, peuple par une ecrasante majorite de gens tres pauvres qui travaillent dur pour cultiver a peine de quoi vivre, loin du flot de dollars apporte par le tourisme, et c'est malheureusement quelque chose qu'Angkor a tendance a faire oublier aux touristes en passage express...
Prasat en ruines de Banteay Top au milieu des rizieres
Au terme de cette tres longue journee (pres de 7h de route !), nous avons depasse le seuil des 1000 km parcourus a moto en Asie du Sud Est, pas si mal !

Aucun commentaire: